Manoir des Gibbs - Que fait tu là ? [Nemesis]

Aaron était rentré de sa rencontre avec Nemesis dans un état d'esprit un peu étrange. La succession des évènements l'était aussi. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait, il lui avait dit que ce n'était pas réciproque. Grossière erreur puisqu'elle se précipita pour le mordre. Il l'insulta et finit par l'embrasser. Cela n'avait aucun sens. Et pour s'éclaircir les idées, Aaron avait préféré venir dans son Manoir familial plutôt que de rentrer à l'hôtel. Enfin "familial" , ce manoir appartient à la famille de son père. Donc à lui . Mais il n'aime pas trop y venir. Il n'a jamais trop aimé son père. Cet homme absent et exigeant qui avait épouser sa mère pour la délaisser. Le seul moment de sa vie ou il se prit à ressentir quelque chose d'autre que de la haine pour son père, fut à son enterrement, lorsqu'il hérita de son "entreprise". Là il avait admiré son père. Cet homme secret qui avait bâtit un empire sur l'illégalité et qui lui donnait ses pouvoirs maintenant qu'il était mort.
Arrivé devant la vieille bâtisse, Aaron demanda à son chauffeur de garer sa limousine un peu à l'abri. Ils dormiraient surement ici ce soir. Il rentra dans le hall qui empestait le moisi, personne d'autre que lui n'était venu depuis la mort de son père. Mais l'endroit lui était familier et encore en excellent état. Il se debarassa de son manteau et monta au premier étage où il trouva sa chambre dans le même état qu'il l'avait laissé la dernière fois qu'il était venu à Caen. Il pris un peignoir dans son armoire et opta pour une bonne douche chaude dans l'espoir que cela lui remette les idées en place.
Quelques minutes plus tard il en sortit tout aussi perplexe. Dans son armoire il choisit une chemise blanche et un jean propre. Il les enfila et descendit à la cuisine où il se fit un café noir et bien serré. Il le but d'une traite et le regretta lorsque le liquide bouillant irradia sa gorge. Il laissa ses yeux divaguer sur les tableaux accrochés aux murs. Il représentait des scènes de la vie quotidienne,ici à Caen, quelques réunions de familles et des bâptemes du temps de ses Grands Parents. Il fut intterompu par des bruits de pas dans la cour. Il jeta un coup d'oeil par la fênetre et fut tétanisé par ce qu'il était entrain de voir. Nemesis était sur le parvis et toquait à la porte. Son chauffeur alla lui ouvrir et avant qu'il ait pu dire un mot, elle se retrouva dans le hall face à Aaron. Ce dernier se tenait à une chaise pour ne pas tomber et resistait à l'envie de se pincer pour se réveiller. Cela devait être un cauchemar assurement !Il eut du mal à cacher sa surprise et son appréhension.

Vous savez, lorsqu'on remarque qu'on a perdu quelque chose. Que l'on aura jamais une chose à laquelle on tient, si on est pas trop idiot, on arrête d'y penser, et on laisse tomber. La vérité, c'est que j'ai toujours été une idiote.
Le jeune homme venait de m'embrasser et il m'avait laissé en plan. Quel goujat! Dana courra vers moi pour me prendre dans ses bras, mais je n'allais pas pleurer non. Idiote comme j'étais, j'allais insisté. Insisté plus qu'autre chose. Insister jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je fis la bise à Alex et Dana, car j'espérais bien ne pas rentrer ce soir. Quelques secondes plus tard, j'étais dans la cour du jeune homme. Il venait d'arriver, je le vis entrer de loin avec son major d'homme. Je frappait à la porte, et l'on vint m'ouvrir. Dés que la porte fut refermer, je me mis devant le jeune homme. J'attendais des explications, et s'il ne m'en donnait pas, tant mieux, je resterais ici, planté devant lui jusqu'à ce qu'il me dise pourquoi il m'avait laissé seule.

Je l'avais blessé, je le savais. Je me mis du côté de son cou ou je l'avais mordu, et embrassa la morsure. La salive vampirique avait quelque chose de plus que la salive humaine, elle avait un pouvoir cicatrisant. Je baissais les yeux pour me remettre devant lui :
-Je suis désolée!
Mes yeux évitait son visage, son corps, bref, je l'évitais du regard. J'espérais que cette explication irait vite, je ne me sentais pas de rester là pendant toute la nuit. Non pas que sa présence me dérange, bien au contraire, mais j'avais un problème avec cette maison. Je fit un sourire forcé, sans pour autant le regarder, et lui demande :
-Tu as une explication?

Nemesis sans prononcer un mot, s'approcha d'Aaron, elle tourna autour de lui jusqu'à l'endroit où elle l'avait mordu et lentement embrassa sa blessure. Sans comprendre Aaron se laissa faire, tétanisé par l'idée qu'elle le mordrait encore une fois. Puis peu à peu, la douleur s'effaça. La marque des canines avait laissé un feu, une brulure difficilement supportable qui était entrain de se noyé dans la bouche de Nemesis. Le feu ardent s'évanoui. Et lorsqu'elle s'arrêta il porta une main à l'endroit ou il y a quelques secondes encore, se trouvait la morsure. On pouvait deviner une fine cicatrice mais plus de sang. Plus de douleur. Il compris que seul un vampire pouvait mordre et seul un vampire pouvait guérir le mal qu'il donnait. . Toujours est il qu'il était loin. Ses yeux dans le vague, la présence de la jeune fille désormais face à lui le perturbait. Il se força à sortir de ses pensées et la regarda. Elle évitait tout contact physique ou visuel. Après quelques secondes qui paraissait au jeune homme une éternité elle rompit le silence qui avait envahi la pièce d'un vide gênant. Aaron entendit faiblement ces mots. Ou alors elle les prononça faiblement en forçant un faible sourire à tordre ses lèvres.

Je suis désolée!

Aaron ne dit rien. Alors elle reprit pour exprimer le réel sens de sa venue.

Tu as une explication?

Ah, voilà pourquoi elle était venue.. Cette histoire de baiser. Histoire insensée et incompréhensible. Sans la quitter du regard il pris une voix neutre et décontractée. Il avait préparé sa réponse dans la voiture, ainsi elle paraissait crédible. Il savait ou il avait eu le présentiment qu'elle le poursuivrait avec la ferme intention de lui faire avouer ses "soi-disant" sentiments. Nemesis n'était pas du genre à se contenter d'une réponse négative. Elle détestait se montrer perdante et en lui disant "je t'aime", elle avait couru le risque. Et Aaron en était réchappé vainqueur puisqu'il l'avait envoyée promener en repoussant ses confessions.

"Et bien, tu venais de me mordre, je suppose que la moitié des Bêtas étaient dans les parages, je devais trouver un moyen de faire diversion pour pouvoir m'enfuir sans courir les risques inutiles d'une bagarre inégale ou d'une psychopathe avide de sang humain. C'est le seul moyen que j'ai trouvé. Ne prend pas ça comme une preuve de mes sentiments refoulés ou quoique ce soit. Si tu ne sais toujours pas faire la différence entre sexe et amour je n'y suis pour rien."

Je savais bien que la réponse du jeune homme allait être négative, et je savais aussi qu'il pensait que j'allais m'accrocher. Il pensait qu'il me tenait par des ficelles, mais ce n'était pas le cas. Non, loin de là! J'allais attendre sa réponse, qui, je vous l'avoue, après m'y avoir préparé, me ferais assez mal, et je m'en irais, comme si de rien était. J'attendis, j'attendis, puis, il me dit, comme s'il récitait un texte appris par cœur qu'il ne m'aimait plus, que je ne savais pas distinguer sexe et amour. Que je l'avais mordu et qu'il devait y avoir cinq bêta autour, bref, qu'il avait fait ça pour faire diversion. Mais je n'y cru pas. Je sais que j'aurais du. Oui, mais je ne le cru pas. Je le regardais avec un sourire aux lèvres. Mes dents ressortirent. Toutes aussi blanches les unes que les autres, toutes canines dehors. Je le regardais et je lui dit en le regardant dans les yeux :
-Ça ne sert à rien de te cacher Aaron. Dis moi la vérité.
Évidemment, il ne me l'aurais pas dit si seulement je lui avait demandé, sauf que, pour ma plus grande chance, les vampires avaient un grand pouvoir qui était celui de l'hypnose. Je le regardais et vit ses pupilles se dilater, preuve que mon pouvoir avait marché.
-Alors, mon chou? Que disais-tu? Tu penses quoi, réellement j'entends?